En octobre 2008, les États-Unis étaient plongés dans l’une des pires crises économiques de leur histoire. Cette crise était déclenchée par l’éclatement de la bulle immobilière américaine, un phénomène qui allait avoir des répercussions mondiales. En particulier, le géant financier Lehman Brothers avait implosé, entraînant la perte de 25 000 emplois et déclenchant une cascade de panique sur les marchés financiers à l’échelle mondiale. Les conséquences de cette crise étaient dévastatrices, avec des marchés financiers déclinant de manière continue depuis plusieurs mois.
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Quelques exemples
Pour illustrer l’ampleur de cette crise, il est utile de se pencher sur les performances des grandes entreprises de l’époque. Apple avait vu sa valeur boursière chuter de 50 % depuis le début de l’année,
Amazon de 46 %, Bank of America de 40 % et Microsoft de 35 %, pour n’en citer que quelques-unes. La situation était telle que certains commentateurs prédisaient que les banques américaines pourraient cesser de payer leurs clients dans quelques jours, et que les guichets automatiques pourraient cesser de distribuer de l’argent. Les temps étaient sombres, et l’avenir semblait incertain.
C’est dans ce contexte que Warren Buffett, légendaire investisseur et président de Berkshire Hathaway, a publié une lettre dans les pages d’opinion du New York Times le 16 octobre 2008. Le titre de la lettre, » Achetez américain. Je le fais » résumait l’attitude de Buffett face à la crise.
Sa fameuse lettre
Dans sa lettre, Buffett expliquait sa philosophie d’investissement en des termes simples mais puissants. Il disait : » La règle numéro un en investissement est de ne pas perdre d’argent. La règle numéro deux est de ne pas oublier la règle numéro un. » Il soulignait l’importance de ne pas paniquer en période de crise, mais plutôt de rester calme et de garder une vision à long terme.
Buffett évoquait également sa stratégie d’investissement, qui repose sur l’idée d’acheter quand les autres sont pris de peur. Il expliquait que la plupart des grandes entreprises américaines étaient fondamentalement solides et continueraient à générer des bénéfices à long terme. Les craintes à court terme ne devraient pas obscurcir la vision de la prospérité future.
Cependant, Buffett avertissait également que sa lettre ne devait pas être interprétée comme un signal que les chutes du marché étaient terminées. Il reconnaissait son incapacité à prédire les mouvements à court terme du marché, mais il croyait fermement en la capacité des marchés à se redresser à long terme, bien avant que les nouvelles économiques s’améliorent. Il comparait cela à attendre le chant des rouges-gorges pour annoncer le printemps.
Un point essentiel soulevé par Buffett était la fausse sécurité de conserver de l’argent liquide en période de crise. Les investisseurs qui adoptent cette approche risquent de voir la valeur de leur argent diminuer en raison de l’inflation. De plus, il mettait en garde contre l’attente du moment idéal pour entrer sur le marché, soulignant que personne ne peut le prédire avec précision.
En seulement 563 mots, Warren Buffett a partagé sa philosophie d’investissement qui a guidé sa carrière exceptionnelle. Malgré la poursuite de la chute des marchés dans les mois qui ont suivi la publication de sa lettre, l’histoire a fini par donner raison à Buffett.
En mars 2009, les marchés financiers ont commencé à se redresser, marquant le début de la décennie de croissance la plus exceptionnelle de l’histoire du S&P 500, l’indice phare des États-Unis.
Quinze ans plus tard, un investissement de 10 000 $ effectué le jour de la publication de la lettre de Buffett valait 49 000 $, avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 11 %, en tenant compte du réinvestissement des dividendes.
Quelles leçons pouvons-nous tirer de cette lettre de Buffett ?
Tout d’abord, il est important de noter que Warren Buffett avait 78 ans au moment de l’écriture de cette lettre, et il en a aujourd’hui 93. Cette réalité nous rappelle que l’âge ne devrait pas dicter notre allocation d’actifs. Un portefeuille bien équilibré comprendra toujours une combinaison d’actions et d’obligations, quel que soit notre âge.
De plus, la lettre de Buffett met en évidence la nécessité de ne pas céder à la panique, même en période de crise. Il est possible de s’attendre à une récession économique tout en conservant ses investissements et en continuant à investir davantage. Ceux qui ont fait preuve de patience et de discipline en 2008 sont sortis gagnants de la crise, tandis que ceux qui ont paniqué ont subi des pertes importantes.
Enfin, Buffett nous avertit que le moment idéal pour investir n’est souvent évident qu’en regardant en arrière. Il est normal de voir la valeur d’un portefeuille équilibré et diversifié fluctuer, et une baisse du marché peut en réalité être une opportunité d’acheter des actifs à meilleur prix.
Les investisseurs ne peuvent pas contrôler la direction des marchés, mais ils ont un contrôle total sur leurs réactions face à ces marchés. Comprendre cette réalité est un défi continu, que ce soit en 2008 ou aujourd’hui.
Le message de Warren Buffett est clair
La clé du succès en période de crise réside dans la patience, la résilience et la confiance à long terme.
Au lieu de chercher le moment parfait pour agir, il est essentiel de maintenir une approche réfléchie et disciplinée en matière d’investissement. En fin de compte, c’est cette approche qui a permis à Warren Buffett de devenir l’un des investisseurs les plus réussis de tous les temps.
En ce qui concerne les certificats de placement garantis (CPG), il est vrai que leur rendement a augmenté récemment avec la hausse des taux d’intérêt. Cette hausse peut sembler attirante pour de nombreux investisseurs, en particulier ceux qui sont à la retraite et cherchent à préserver leur capital. Cependant, il est important de noter que la comparaison entre les CPG et les investissements en actions n’est pas aussi simple.
Les CPG offrent un rendement fixe et prévisible, ce qui peut apporter une tranquillité d’esprit à de nombreux investisseurs. Cependant, il est essentiel de prendre en compte l’inflation, car un rendement de 5 % sur un CPG ne signifie pas nécessairement que votre pouvoir d’achat augmentera, surtout si l’inflation est proche de ce chiffre. Les investisseurs doivent également garder à l’esprit que la croissance à long terme est limitée avec les CPG, contrairement aux investissements en actions qui ont le potentiel de générer des rendements plus élevés sur le long terme.
Il est donc essentiel de déterminer l’allocation d’actifs qui correspond le mieux à votre profil d’investisseur, à vos objectifs financiers et à votre tolérance au risque. L’idée n’est pas de chercher à synchroniser les marchés en fonction des taux d’intérêt, mais plutôt de construire un portefeuille équilibré qui vous permet de dormir la nuit, quel que soit l’état des marchés.
En fin de compte, les leçons de Warren Buffett en période de crise sont valables pour tous les investisseurs, que vous soyez débutant ou expérimenté. La clé du succès réside dans la patience, la discipline et la confiance à long terme.
Peu importe les défis économiques ou les fluctuations du marché, rester calme et rester fidèle à une stratégie d’investissement solide est la voie vers la réussite financière à long terme.
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