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Pourquoi je ne suis pas fan des ETF ?

by Anthony Meriaux   ·  20 juin 2021  

Pourquoi je ne suis pas fan des ETF ?

by Anthony Meriaux   ·  20 juin 2021  

Sur le marché de l’investissement, une nouvelle tendance se dessine depuis quelques années. En effet, de plus en plus de personnes se ruent vers les ETF.

Les ETF sont des instruments financiers qui ont la faveur de milliers d’investisseurs, qu’ils soient aguerris ou néophytes, particuliers ou professionnels. Tout le monde court s’en procurer. Cependant, ce genre de produit qui propose à ces détenteurs une gestion passive n’est pas de mon goût et pour plusieurs raisons.

Oui, cet article est complètement à contre courant de la pensée actuelle de la plupart des investisseurs. Même Warren BUFFET, considéré comme le plus grand investisseur de tous les temps, suggère aux particuliers et aux néophytes en bourse d’investir sur le marché des ETF et d’éviter l’achat d’actions.

Le but de cet article est donc de vous montrer les différentes faces cachées des ETF, de vous exposer des raisons évidentes pour lesquelles vous ne devez pas investir dans ce type de produire. Bref, je ne suis pas fan des ETF et je vous dis pourquoi. Mais pour vous permettre de mieux comprendre ces raisons, nous passerons d’abord par une petite clarification du concept.

Qu’est-ce qu’un ETF ?

Un ETF ou Exchange TradedFunds ou encore Tracher est un placement qui a pour but de chercher à suivre la progression d’un indice boursier (CAC40, S&P 500, Nasdaq, etc.). Autrement dit, le tracker cherche à suivre le plus rigoureusement possible, l’avancement d’un indice boursier, à la hausse comme à la baisse. Il réplique donc au pourcentage près, la performance d’un actif financier tels que l’indice boursier, le Forex, les obligations, l’indice sectoriel, les matières premières et autres.

Le CAC 40 est par exemple un indice qui regroupe les 40 plus grandes sociétés de la France. Si je décidais donc d’acquérir le tracker du CAC 40, cela signifierai donc que j’achète de petites actions dans chacune de toutes ces entreprises. Ce qui me rend propriétaire actionnaire de chacune des sociétés qui forment le CAC 40.

La grande particularité des ETF est qu’ils peuvent être côtés en continu, c’est-à-dire qu’ils peuvent être sujets à un achat ou à une vente à n’importe quel moment de la journée. A l’exemple des autres fonds sur le marché, il vous suffit de passer votre ordre de bourse auprès d’un courtier ou de votre intermédiaire financier et de maitriser le prix de l’ordre. La vérification des achats et des ventes des titres du fonds se fait par le dépositaire et par la société de gestion.

Les investisseurs sont donc nombreux à s’intéresser aux trackers pour plusieurs raisons. Il s’agit par exemple des frais de gestion qui sont, a priori, beaucoup plus attractifs que ceux proposés par les sociétés de gestion et aucun minimum de souscription n’est demandé. De même, les ETF vous épargnent de toutes les analyses que vous pourriez avoir à faire avant d’investir. Ils vous font gagner donc un temps considérable. Dans un autre sens, un ETF, c’est la possibilité de placer des fonds sur un ensemble d’action du marché plutôt que de procéder à des choix d’actions distinctes.

Tous ces avantages sont séduisants à première vue et vous serez certainement tenté d’investir. Mais, comme je vous le disais, je ne suis pas fan des ETF et je vais vous dire pourquoi. Mais avant, faisons un focus sur les différents types de trackers pour mieux cerner le concept.

Quels sont les différents types d’ETF ?

Les trackers disponibles sur le marché sont nombreux. Je ne vous ferai donc pas une présentation exhaustive. Je vais plutôt vous montrer les plus essentiels.

  • Les ETF sur indice de marché

Les trackers sur indice de marché ont la particularité de répliquer la performance des indices actions (tels que le CAC 40, le S&P 500, Nasdaq, etc.), les indices sectoriels (tels que l’énergie, la santé, la technologie, les finances, etc.) ou des indices d’obligations.

  • Les ETF sur indices de stratégie

Les trackers sur indices de stratégie sont beaucoup plus indiqués pour les professionnels et ceux disposant d’une connaissance assez large des marchés de la finance.  Ces types de ETF reproduisent la performance des indices prenant en compte ou incluant des stratégies d’investissement plus élaborées.

  • Les ETF avec possibilité d’effet de levier

Ce sont des trackers qui donnent la possibilité aussi bien d’accroître considérablement vos gains que d’en perdre énormément. Encore nommés ETF avec possibilité d’effet de levier inversé, ils multiplient donc, à la hausse comme à la baisse, les fluctuations de l’indice suivi.

Voilà donc quelques types de ETF sommairement présentés. Maintenant, voyons les risques que vous courrez à investir sur le marché en choisissant un de ces types de trackers. Pour bien cerner les raisons que j’avance, il est essentiel de vous débarrasser des mérites vantés par les médias sur le sujet.

Quels sont les risques des ETF ?

Les risques liés aux trackers sont nombreux. C’est une stratégie d’investissement que personnellement, je n’aime pas. Je vais donc aller sur plusieurs points pour vous expliquer.

Les ETF sont le refuge de ceux qui n’ont pas de stratégie

Pour investir et espérer rentabiliser en bourse, il faut mettre en place une stratégie d’investissement solide et performante. Mieux encore, il est essentiel de maîtriser le marché, ses fluctuations, de savoir quoi acheter et quand le faire. Justement, la grande majorité de ceux qui choisissent les trackers sont des personnes qui se retrouvent dans cette situation ou ne veulent pas se gêner.

Ils ne maîtrisent pas en réalité toutes les facettes du marché boursier. Alors, ne sachant pas comment procéder, ne sachant pas dans quoi investir, ils se tournent vers les ETF.  Leur raisonnement peut être résumé en ces mots : « Pourquoi me gêner à essayer de comprendre et de maîtriser le fonctionnement du marché, si je peux simplement me procurer un tracker qui réplique la performance des indices de tel secteur et me faire ma petite part ? ». Alors, ils adoptent cette stratégie, qui à mon humble avis, n’en est pas une. Investir dans un produit dont on ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants n’est pas tout simplement de l’investissement.  Comme j’aime si bien le dire, c’est la stratégie de ceux qui n’ont pas de stratégie.

Les frais liés aux ETF

Les frais de gestion des ETF sont minimes. La société de gestion de l’ETF les déduit des actifs sous gestion. Elle procède à l’ajustement de la valeur nette des frais de gestion sur une base journalière. Le mal est que ces frais sont déduits sur les relevés sans que les investisseurs ne s’en rendent compte. La société se donne le droit de les gérer en interne.

Comprendre le lien entre le ratio de dépense et les frais de gestion est important. Le ratio de dépenses s’exprime en pourcentage. Il désigne les frais de gestion qui sont enlevés des actifs sous gestion de fonds. C’est donc une information capitale à connaître si vous désirez investir. Pour mieux vous expliquer le principe des frais de gestion, je vais procéder à travers une petite illustration.

On imagine que vous avez un tracker avec un ratio de dépenses qui s’élève à 0.10% par an. Sur par exemple un investissement de 10.000 euros, vous aurez à payer 100 euros comme dépense au cours de l’année.

Le bénéfice que vous faites de votre ETF est basé sur le rendement total du fonds auquel bien évidemment, la société de gestion soustrait le ratio de dépenses déclaré. Vu sous cet angle, les 0.10% de ratio ne vont pas vous sembler énormes. Même élevés à 0.25%, à 0.50% ou même 1%, ces frais vont toujours vous paraître dérisoires. Alors, voyons les choses autrement. A long terme, que pourraient rapporter ces ratios que vous considérez comme minimes aujourd’hui ?

Littéralement, accumulés sur le long terme, on se rend à l’évidence que ces frais de gestion rapportent énormément. Au bout de plusieurs années, il est même possible qu’ils atteignent l’équivalent du fonds de base que vous avez pris pour investir. Il est donc clair qu’avec un ETF, on paye beaucoup de frais.

La diversification

Les partisans des ETF évoquent aussi souvent la diversification pour défendre leur produit. Ils prétendent qu’avec un tracker, nous possédons un peu de toutes les actions du CAC40, S&P 500, ou encore Nasdaq selon l’indice boursier que nous choisissons. Si vous décidez un placement dans le S&P 500, alors vous aurez un peu d’actions dans les 500 plus grandes entreprises aux États- Unis. C’est certes vrai, mais ce n’est pas pour autant la meilleure des stratégies.

En effet, lorsque la diversification devient trop importante, ce n’est plus bien. On parle en ce moment de la « over-diversification ». Plusieurs études ont été menées sur le sujet. Il ressort dans leur globalité que plus on diversifie, plus on augmente les risques de perte. Et par ailleurs, on ne garde que la seule performance de son tracker. A titre illustratif, lorsque vous avez le tracker du CAC40, vous ne possédez en réalité que la performance de cet ETF et rien d’autre.

Ainsi, pour espérer un rendement sur son placement, il faut éviter la trop grande diversification. En réalité, des études ont démontré que le bon investissement doit comporter en 20 et 25 positions, au grand maximum 30.

Au-delà de ce nombre, lorsque les positions atteignent la barre de 35 et plus, on parle alors de grande diversification. Qu’en est-il d’un tracker de CAC40 ?

Logiquement, avec 40 sociétés dans votre portefeuille, vous avez dépassé le nombre requis et êtes en over-diversification. Pire, avec un S&P 500, vous possédez un peu de toutes les actions de 500 entreprises dans votre portefeuille. C’est carrément de la méga-diversification. Cette stratégie n’atténue en rien vos risques. Bien au contraire, elle l’augmente considérablement.

La perte de contrôle sur la rentabilité des actions

Lorsqu’on investit dans des fonds classiques, l’on peut facilement suivre la performance de son indice. Ce qui n’est pas le cas avec les ETF. En réalité, lorsqu’on achète une action de manière isolée, on peut savoir d’avance ce qu’elle va nous rapporter comme dividendes. Cela est possible grâce aux principes fondamentaux des calculs et des chiffres présents sur les sites sur lesquels les analyses de l’action en question se font. Ainsi, on peut facilement consulter ses comptes, son bilan comptable, savoir ce qui se dessine pour telle action ou telle autre qu’on acquiert.

Toutes ces possibilités, les ETF ne vous les accorderont pas. Si vous choisissez de placer vos gains dans les trackers, vous renoncez à avoir leur contrôle. Ce n’est plus vous qui gérez le portefeuille. Vous n’êtes simplement qu’un propriétaire, ce qui se passe à l’intérieur, vous ne le savez pas.

Comment votre portefeuille va-t-il être géré ?

De quelle façon se fera la diversification ?

En résumé, vous perdez la gestion de votre propre portefeuille. Alors êtes-vous toujours partant pour ce genre d’investissement ?

D’un autre côté, je vous conseille de ne pas vous mettre à investir dans un domaine que vous ne maîtrisez pas. Une fois, vous l’avez fait ? D’accord, mais pourquoi vous y lancer encore ?

Je pense que ça serai une grosse erreur et voici un exemple qui l’illustre parfaitement. Lorsque vous prenez la décision d’investir dans le cas du CAC40, êtes-vous convaincu de maîtriser toutes les quarante sociétés qui la constituent ? Partagez-vous leur politique ? Connaissez-vous réellement ce qui se passe au sein de toutes ces entreprises ? Certainement pas. Pour partager leur politique, il faudra déjà les connaître individuellement, ce que vous êtes loin de savoir. Vous imaginez alors un tracker avec 500 entreprises. Quelle est la finalité ? Moi, je ne suis pas fan des ETF et je ne le cache pas.

D’ailleurs, de très grandes figures du domaine de l’investissement comme Warren Buffet, conseillent souvent de ne pas investir dans ce que vous ne maîtrisez pas. C’est l’une des bases les plus importantes de l’investissement. Trop diversifier, c’est simplement ne pas savoir ce qu’on fait, ce n’est pas une bonne stratégie.

Les ETF : quelles autres raisons de les craindre ?

Je viens de parler en long en large des trackers. Et je n’ai certainement pas évoqué toutes les raisons pour lesquelles on devrait cesser d’investir dans ce type de produit. Il y en a tellement. Sachez donc que les ETF présentent trop de risques à ne pas prendre à la légère. Ce sont des points très importants à prendre en compte si malgré tout, vous désirez vous y lancer.

  • Un ETF avec peu de liquidité. Il faudra alors surveiller l’encours de gestion .
  • Les investisseurs en ETF sont en grande partie des acheteurs qui ne font plus véritablement leur métier. Avec un tracker d’un indice en bourse, vous vous faites propriétaire aussi bien de bonnes que de mauvaises actions .
  • Les ETF « bear ». Il faudra faire attention à ces types de trackers pour placer vos gains sur la baisse d’un actif financier .
  • Le type de réplication : physique ou synthétique .
  • Le risque émetteur. Les émetteurs sont des filiales de grands groupes financiers.

En ce qui concerne les risques liés à la liquidité, il importe de procéder à des précisions. En effet, les ETF qui sont peu liquides, trouvent difficilement d’acheteurs, car ils sont très peu connus. Toutefois, posséder un ETF très liquide ne veut en aucun cas dire que vous êtes à l’abri et en sécurité. Vous courez en effet un autre risque. Il s’agit de celui de payer énormément de frais, car il y a la possibilité que vous effectuez plusieurs achats au cours de la même journée.

Il est certes vrai que les ETF représentent des placements tout à fait réglementés. Les risques encourus sont connus de tous. Mais depuis quelques années, il se dessine un scénario qui n’est pas à négliger. En effet, depuis 2009, les investisseurs aguerris optent de plus en plus pour les fonds passifs. Qu’est-ce que cela augure ? Rien de très bon certainement.

Avec un tracker S&P 500, vous possédez un peu de toutes les actions de 500 entreprises en un. Lorsque le marché est en hausse, logiquement, vous en bénéficiez. Mais par contre, lorsque la tendance s’inverse et que tout part en vrille dans le mauvais sens, vous devenez pensif. Et là, justement, les pertes peuvent être énormes.

Le dernier aspect de la question que je voudrais partager avec vous est le suivant. Il est connu que les ETF possèdent une politique de versement de dividendes qui leur est propre. Ce versement peut être mensuel, trimestriel, semestriel ou encore annuel. Tout dépend en effet de la société qui gère les fonds. Si la politique de la société en question est de réinvestir vos avoirs de manière systématique et automatique, que ferez-vous lorsque vous désirerez ne plus faire de réinvestissement ?

Conclusion 

En résumé, je ne suis pas fan des ETF tout simplement parce qu’ils sont moins rentables. Lorsqu’on observe par exemple la performance d’un tracker CAC 40 qui est équilibré et qu’on la compare à celle des actions qui rapportent des dividendes de manière régulière et progressive, on voit clairement que la performance des actions supplante celle de l’ ETF CAC 40.

D’ailleurs, il y a beaucoup d’études qui montrent que les actions à dividendes rapportent bien plus que de nombreuses stratégies d’investissement. Les ETF sont certes plus faciles d’accès et ne demandent pas beaucoup d’efforts. Cependant, ne vous laissez pas leurrer par leur apparence, car derrière, se cache un tas d’informations compliquées à comprendre pour le commun des mortels. Je préfère investir sur des supports dont je comprends le mécanisme.

A vous de juger et d’investir où vous vous sentez à l’aise ! 😉

N’hésitez pas à faire vos propres recherches pour avoir votre propre opinion.

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